- In
Extremis
Pourrais-tu
présenter STRAASHA aux lecteurs pour commencer l'interview
?
STRAASHA
est un projet solo né il y a environ 2 ans. La base de ce
projet est Black Metal, mais j'y laisse libre cours à mon
inspiration. STRAASHA est donc nourri de multiples influences.
Que
signifie ce nom assez étrange ?
Le
Split-cd avec Numenor est un concept album, et le nom Straasha fait
parti de ce concept. Comme tu as pu le remarquer, la mer fait figure
de toile de fond à l'album, tant au niveau textuel que graphique
et sonore : dans certaines littératures, Straasha est une
entité de la mer, une force mystique de la nature : le choix
de ce nom n'est donc pas un hasard.
Votre
actu, c'est la sortie du Split-cd avec Numenor, chez Melancholia
Records. Peux-tu nous en parler plus (sessions d'enregistrement,
compos
) ?
Le
Split est une idée commune entre Melancholia Records, N.
Sandoval (Numenor) et Moi-même.
Pour ma part, j'apprécie beaucoup la musique de Numenor,
et c'est donc avec enthousiasme que j'ai pris la chose.
L'enregistrement s'est effectué au Studio Melancholia en
2/3 mois. J'ai participé au mixage, car je voulais que ça
sonne d'une certaine manière, et le label m'a laissé
faire sans problèmes.
Comment
définirais-tu le style de Straasha ? Où puisez-vous
vos influences ?
Straasha
est un Black Metal progressif et épique jouant sur des contrastes
entre l'énergie et la violence de passages black et le calme
nuancé de passages folkloriques.
Mes influences viennent surtout du Black Metal avec des groupes
comme Ulver, Borknagard ou encore Emperor pour ne citer qu'eux,
mais aussi d'autres musiques comme le classique, le baroque ou autre
médiéval.
J'ai
lu que vous prévoyiez de jouer live prochainement. Straasha
n'est donc pas qu'un projet studio ?
Effectivement,
c'est un projet en court.
Au
niveau des textes, quels sont les thèmes abordés ?
Comme
je le disais plus tôt, il s'agit d'un concept album. Les textes
se suivent donc pour former une histoire complète. C'est
la saga de Varg un jeune marin partant à la recherche de
l'âme perdu en mer de Vy'rr, son père. Autour de cette
trame narrative se développent des éléments
surnaturels et existentiels.
Peux-tu
nous parler du personnage qu'est Emperor Xaëlis ? Il semble
prendre une part importante dans le travail de Straasha ?
Emperor
Xaëlis est une vieille connaissance, nous jouions ensemble
dans un groupe à présent disparu, "Ad Mortem
In Aeternum". J'ai fait appel à lui pour développer
des idées ainsi que pour rédiger les textes de cette
mini-saga.
Etes-vous
en relation avec d'autres activistes de la scène Black Metal
française ?
Pas
directement, STRAASHA évolue dans son propre univers.
Une
question extramusicale : quel est l'événement qui
t'aura marqué en 2002 ?
Rien
en particulier, mis à part l'accroissement perpétuel
de la dégénérescence constante de l'espèce
humaine.
Un
dernier mot pour les lecteurs ?
Merci
aux lecteurs d'IN EXTREMIS d'avoir pris le temps de lire cette interview.
Si vous voulez en savoir un peu plus, n'hésitez pas à
faire un tour sur : www.straasha.com
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- Lords
Of Winter
www.lords-of-winter.fr.st
Voici
une interview que nous a accordée (par mails) en ce début
d'année Lord Bath, unique membre de Straasha, génial
groupe de Black Metal épique français. Avant de commencer
à parler de Straasha, peux-tu brièvement nous présenter
ton parcours musical, de tes débuts à aujourd'hui
? Car finalement, le public découvrant ton MCD ne connaît
pas grand chose de toi...
Et bien, mon parcours musical est assez atypique : depuis le milieu
des années 90, j'ai joué dans quelques groupes de
metal, de black-metal et même d'autres styles sans que cela
aboutisse concrètement. Depuis plus de deux ans j'ai commencé
à composer seul et c'est ce qui a donné naissance
à STRAASHA.
Avec
Straasha, tu as décidé de t'attaquer à un concept
original et finalement pas très répandu dans le Black
Metal : la mer. Pourquoi ce choix ?
Parce que c'est original, justement. En élaborant ce projet
je voulais faire quelque chose de réellement différent
et non un énième groupe de Black Metal sans personnalité.
Je ne voulais pas traiter de sujets surfaits et, surtout, je voulais
apporter quelque chose d'original avec ce concept, tout en restant
Black Metal dans l'essence de la musique.
Ce
premier MCD est basé sur un concept retraçant l'histoire
d'un jeune marin parti en mer à la recherche de son père
disparu. Peux-tu-nous en dire un peu plus sur celle-ci ?
En résumé il s'agit de l'épopée fantastique
d'un marin qui, suite à une révélation surnaturelle
sur la mort de son père, s'embarque à la recherche
de l'âme perdue de ce dernier. Durant la préparation
de son périple ainsi que pendant son voyage il rencontre
et fait appel à diverses entités mystiques influençant
sa quête. Il doit également faire face à des
difficultés d'ordre surnaturel, métaphysique, existentiel
L'histoire
a apparemment été écrite par toi et Emperor
Xaëlis. Comment cette collaboration s'est-elle décidé
et passé ?
Emperor Xaëlis et moi-même étions les membres
il y a quelques années d'un groupe de Black-Metal Underground
aujourd'hui disparu.
Lorsque j'ai du m'atteler à la difficile tâche de la
conceptualisation et de l'écriture d'une véritable
saga, j'ai fait appel à ses talents et à ses idées.
Nous avons donc collaboré tout au long de la réalisation
des textes.
Quel
est le rôle d'Emperor Xaëlis dans Straasha ? Est-ce ton
projet uniquement personnel ou sa participation importante (batterie,
production, concept) fait-elle de lui un membre à part entière
?
La participation importante d'Emperor Xaëlis sur la réalisation
de ce Mini-Album est indéniable, mais cela n'en fait pas
pour autant un membre de STRAASHA. Ce "groupe" est réellement
un projet personnel, même si la participation de personnes
extérieures a été bénéfique à
ma musique. Pour certaines spécialités techniques,
la collaboration d'Emperor Xaëlis notamment, m'a permis d'améliorer
et de développer certaines idées.
Musicalement,
Straasha mélange à son black metal des influences
aussi diverses que le folk ou le heavy. Comment se déroule
le processus de composition ? L'ossature des morceaux se fait-elle
plutôt sur les parties black où sur dès la composition
sais-tu exactement quels éléments mélanger
pour arriver à tes morceaux ?
Pour composer je m'appuie essentiellement sur des riffs black metal,
c'est la base de ma démarche. Mais les différents
états d'esprit dans lesquels j'ai été amené
à créer la musique de STRAASHA ont pu m'influencer
en me poussant à expérimenter d'autres atmosphères,
d'autres ambiances. Avec le temps j'ai su effectivement quels éléments
mélanger pour aboutir à des morceaux propres à
ce groupe mais sans pour autant connaître à l'avance
le cheminement interne de chaque composition.
De
nombreux passages ambiants constitués de guitares acoustiques
et de bruits de la mer servent de liens entre l'histoire et les
morceaux les plus durs. Comment as-tu enregistré ces passages
? Je veux dire, naïvement, as-tu passé du temps à
enregistrer toi-même les bruits de nature et à rechercher
exactement ce que tu voulais ?
C'était effectivement le projet initial : enregistrer et
compiler moi-même des sons naturels. J'ai finalement fait
quelques enregistrements mais pour des raisons pratiques j'ai dû
compléter en studio avec des sons préenregistrés.
Il a alors fallu faire un fastidieux travail de recherche d'écoute,
et de tri pour trouver les sons adaptés au Mini-Album.
Tu
partages ce premier enregistrement avec Numenor. Que penses-tu de
la musique développée par N.Sandoval ? J'ai vu qu'il
t'avait aidé sur les vocaux. Quelle relation entretiens-tu
avec lui ? Et votre collaboration aura-t-elle une suite ?
La musique développée par N. SANDOVAL m'intéresse
vivement, notamment au niveau de l'atmosphère particulière
dégagée ses riffs : j'écoute donc NUMENOR
avec plaisir. Il a enregistré avant moi au MELANCHOLIA STUDIO,
sa démarche professionnelle et ses qualités techniques
m'ont amené à faire appel à lui pour qu'il
me donne quelques conseils concernant l'arrangement des vocaux.
Il s'agissait essentiellement d'une collaboration dans le cadre
de l'enregistrement du Split CD ; pour l'instant rien n'est concrètement
envisagé pour l'avenir entre STRAASHA et NUMENOR.
Parlons
maintenant un peu de tes influences musicales. Quels sont les groupes
de black metal qui t'ont motivé à faire ce que tu
fais aujourd'hui ?
J'écoute du metal extrême - toutes tendances confondues
- depuis de longues années maintenant mais parmi les groupes
qui m'ont influencé et conduit sur la voie du black metal
on peut citer SATYRICON (old), ULVER (old), MAYHEM (old), EMPEROR
entre autres.
Quels
groupes apprécies-tu le plus dans le black aujourd'hui ?
Que penses-tu de l'évolution de la scène actuelle
?
Je
n'écoute plus réellement de black metal "actuel"
sauf rares exceptions. Les diverses évolutions récentes
de la scène ne me conviennent pas, que ce soit le pseudo
retour inconditionnel aux sources du black ou les dérives
electro-techno mal exploitées. Je reste centré sur
une vision plus personnelle de l'évolution de cette musique.
Et
concernant la scène française en particulier ? Certains
disent qu'elle est aujourd'hui la meilleure au monde. Quel est ton
avis là-dessus ?
Je n'ai pas vraiment d'avis sur la scène française,
je ne peux que constater qu'elle est active mais qu'elle génère
beaucoup trop de déchets, ce qui est très loin d'être
compatible avec le rang de meilleure scène du monde.
Je
vais maintenant te poser une question que je pose à tous
les musiciens que l'interview : quelle est ta position par rapport
au metal aujourd'hui ? Je veux dire, certains musiciens jouent et
composent dans ce style mais n'en écoutent plus du tout en
dehors, alors que d'autres ne jurent que par le metal au détriment
total des autres styles. Comment te situes-tu par rapport à
cela ?
J'écoute énormément de styles musicaux différents
bien que le metal soit ma culture de base et que j'en écoute
toujours aujourd'hui. Trop se limiter dans l'écoute de la
musique revient à trop se limiter dans le processus de création,
ce qui nuit à l'inspiration et à l'originalité.
Changement
de sujet total : quels sont tes rapports avec Melancholia Records
? Que penses-tu de leur travail ?
Mes
rapports avec MELANCHOLIA sont du meilleur ordre. Pour le moment
ils sont efficaces, honnêtes et compétents : c'est
un jeune label très actif qui gère mes intérêts
au mieux en me laissant un droit de regard à tous niveaux.
J'espère beaucoup de ce label et de sa réussite à
s'imposer dans le paysage musical français et international.
Quel
est maintenant l'avenir de Straasha ? Je sais que tu prépares
un album longue durée. Mais peut-on espérer te voir
te produire sur scène ?
L'hypothèse
de STRAASHA en Live! a été repoussée à
la préparation de l'album. Voir ce groupe sur scène
d'ici quelques mois n'est donc pas exclu.
Dernière
question : connaissais-tu notre site Lords Of Winter ? As-tu été
le voir ? Qu'en penses-tu ? Et de manière plus générale,
que penses-tu d'Internet et des webzines, de ce qu'ils apportent
à la scène ?
Je
ne connaissais pas Lords of Winter, mais j'ai été
visiter le site lorsque j'ai appris son existence ainsi que la présence
des chroniques du Split CD. Bien que je ne sois pas un fan de webzines,
j'ai apprécié Lords of Winter particulièrement
pour la possibilité donnée au lecteur d'interagir
directement en postant des commentaires à la suite des chroniques
(et le vote également
). Globalement Internet est très
utile pour trouver des informations ; un groupe se doit aujourd'hui
d'avoir son propre site, mais personnellement je ne m'intéresse
pas à l'activité internaute parallèle concernant
le metal.
Je
te remercie pour cette interview, te souhaitant bonne chance pour
la suite. Je te laisse le traditionnel mot de la fin.
Merci pour cette entrevue et bonne chance pour Lords of Winter.
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- Nazgul'Zine
nazgulzine.free.fr
Dans
un premier temps, peux-tu nous retracer les prémices de Straasha ?
Il
y a un peu plus de deux ans, j'ai commencé à expérimenter
de nouvelles voies de composition en parallèle de mon expérience
de groupe dans AD MORTEM IN AETERNUM (Black Symphonique, R.I.P.).
Ces nouvelles compositions personnelles ne s'accordant pas avec
le style du groupe, j'ai progressivement décidé d'en
faire un projet solo.
Quel
sens peux-tu attribuer à votre nom "Straasha",
ce dernier a--t-il une signification particulière ?
Le
nom de "STRAASHA" a effectivement une signification particulière,
celle-ci étant fortement liée au concept et à
la musique mis en uvre sur mon premier Mini-Album. Comme les
lecteurs interressés pourront le découvrir, ce Mini-Album
s'articule autours de la mer et de notions mystiques s'y rattachant.
C'est après diverses recherches littéraires à
la fois dans les domaines fantastiques, mythiques et légendaires
que j'ai choisi le nom de STRAASHA qui n'est autre qu'une entité
maritime divine.
Même
si la dominante de votre musique reste le Black- Metal, plusieurs
autres influences viennent s'y greffer. Votre objectif était-il
d'exploiter et d'explorer divers styles tout en restant justement
dans une optique Black ?
Et
bien tu as vu juste. Je souhaitais simplement apporter de nouvelles
ambiances et des atmosphères originales sur un noyau plus
typiquement Black-Metal.
L'utilisation
de la guitare acoustique apporte un plus incontestable est-ce pour
insuffler un peu d'apaisement et de douceur à votre musique ?
Pas
seulement, c'est aussi pour développer un côté
mélodique et mélancolique, nostalgique même,
pour ainsi créer des variations, des contrastes non seulement
musicaux mais aussi émotionnels. Ce qui m'a interressé
c'est justement d'opposer voir d'interpénétrer les
notions de calme, de douceur avec les notions de violence et de
brutalité.
Les
textes suivent un concept en particulier, sous forme de saga. Plonge-nous
au coeur de ces textes !
Les
textes en effet sont bien différents de ce qu'on peut rencontrer
habituellement en Black-Metal, surtout en France. Il s'agissait
pour moi d'un défi ambitieux qui consistait à narrer
une véritable saga au cours de ce Concept-Mini-album. Pour
ce faire j'ai collaboré avec Emperor Xaëlis, de cette
collaboration sont nés des personnages, une trame événementielle,
une histoire à part entière.
Pour résumer il s'agit de l'épopée fantastique
d'un marin du grand Nord qui s'embarque à la recherche de
l'âme damnée de son père mort en mer des années
auparavant. Durant la préparation et surtout pendant son
périple il rencontre et fait appel à divers entités
mystiques influençant sa quête. Il doit également
faire face à des difficultés d'ordre surnaturel, métaphysique,
existentiel
C'est toutes ces émotions que j'ai tenté
de transcrire dans ma musique.
retour haut de page
- Odym'étal
Le
label Melancholia Records propose une idée originale, un
Split-CD avec les compositions de NUMENOR et de STRAASHA. Une interview
commune de ces deux groupes était donc de circonstance.
Question
traditionnelle et inévitable : présentation des musiciens
et petit historique de chaque groupe.
-N.Sandoval
: Numenor est né en 2000 après plusieurs essais infructueux
dans diverses formations ; j'en suis le seul compositeur et exécutant.
-Lord Barth : Straaha a vu le jour à la même période,
né des cendres de AD MORTEM IN AETERNUM, groupe de black
sympho très underground.
Vos
pseudos (Lord Barth, Emperor Xaëlis, N. Sandoval) correspondent-ils
à des personnes ayant existé ? Pourquoi avez-vous
choisi ces pseudos ?
-N.Sandoval
: N.Sandoval n'est pas un pseudo, c'est mon patronyme.
-Lord Barth : Tout comme N.Sandoval, mon nom d'artiste est lié
à mon nom de famille. J'ai décidé de ne pas
prendre de pseudonyme car cela me semble être une démarche
trop classique...
-N.Sandoval : Personnellement, je suis fier de mon nom et je trouve
que l'usage d'un pseudo a une connotation trop forte, qui n'a rien
à voir avec l'esprit de NUMENOR.
-Emperor Xaëlis : Pour ma part, et bien que cela soit moins
évident, mon pseudo est également lié directement
à mon véritable nom.
Comment
avez-vous rencontré le label Melancholia Records ? A leur
proposition de la sortie d'un CD commun, comment avez-vous réagi
?
-Lord
Barth : Emperor Xaëlis a été mon compagnon d'arme
pendant de nombreuses années à travers diverses formations
telles que Ad Mortem par exemple. La proposition du Split-CD est
née de la rencontre de nos trois individualités dans
le cadre d'une collaboration au sein de Melancholia Records.
-N.Sandoval : De mon côté, je suis en contact avec
le dirigeant de Melancholia depuis plusieurs années. C'est
ainsi que Lord Barth, Emperor Xaëlis et moi-même avons
décidé d'un commun accord de faire un Split-CD, ce
qui était à l'époque la solution la plus pratique
pour STRAASHA et NUMENOR...
Dans
chaque groupe, vous êtes l'un et l'autre très investis
dans la composition, l'écriture, la réalisation, la
conception
etc. Est-ce votre choix de travailler pratiquement
seul ? N'est-ce pas trop lourd pour un seul homme ? Quels
en sont les avantages et inconvénients ? Envisagez-vous
un line-up complet ? Pourquoi ?
-N.Sandoval
: C'est effectivement mon choix de travailler seul : NUMENOR est
mon groupe, ma vision des choses, c'est quelque chose de bien trop
intime pour pouvoir le partager avec quelqu'un qui risque de me
ralentir ou de dégrader mon labeur. De plus, je n'aime pas
répéter. Je resterai donc seul maître à
bord dans cette formation.
-Lord Barth : Le travail en solo te permet toute liberté
aux niveaux de la composition et de l'exécution. Mais je
dois bien avouer que cela est parfois dur à gérer
et cela te prive de l'expérience intéressante que
peut être la scène. Pour ce qui est des concerts justement,
j'ai récemment établi une formation à peu près
stable, peut-être que STRAASHA va tourner, je ne sais vraiment
pas pour le moment.
Votre
base musicale à chacun est le black metal. Quelles sont vos
références dans ce style ? Vous inspirez-vous aussi
d'autres styles et lesquels ? A votre avis, quels groupes français
actuels de black pourraient être cités en référence
?
-Lord
Barth : mes influences sont surtout nordiques : ULVER, VINTERSORG,
SATYRICON, EMPEROR, MAYHEM, mais aussi des formations de black brutal,
ou des groupes comme OPETH... Je suis aussi un amateur de musique
électronique et de baroque.
-N.Sandoval : Je n'ai pas de réelles références,
je suis mon influence principale ; j'apprécie bien évidemment
des groupes, ULVER et BORKNAGAR notamment, mais ils ne m'influencent
pas dans la mesure ou je m'évertue à créer
mon propre style. Je m'inspire d'autres musiques telles que DEAD
CAN DANCE, KING DIAMOND, MEGADETH et d'autres encore. Par contre,
on ne peut pas dire que je m'inspire du black metal français...
STRAASHA
évolue dans un black metal original, épique, progressif
avec des touches heavy alternant passages mélodiques, acoustiques,
instrumentaux rendant ainsi sa musique plus accessible. NUMENOR
évolue dans un black metal innovateur, classique, très
technique, sophistiqué, rendant sa musique moins accessible
mais suivant l'évolution actuelle du courant black européen.
Ces définitions correspondent-elles à votre musique
? Comment la qualifier sinon ? Quel public espérez-vous toucher
l'un et l'autre ?
-Lord
Barth : Oui, ces définitions sont tout à fait correctes
! Ma musique étant comme vous l'avez si bien souligné
"plus accessible", je tente certainement de toucher un
plus grand auditoire que NUMENOR, en fait tout le public métal
en général...
-N.Sandoval : Oui et non. Selon moi, je fais du frost metal sophistiqué,
musique dédiée à la mystique des éléments
et du froid, musique complexe et élitiste qui ne suit pas
l'évolution actuelle du black européen.
-Lord Barth : J'ai cru entendre dire en plus que N.Sandoval n'aimait
pas particulièrement les fans...
-N.Sandoval : Disons que j'ai des problèmes avec le public
musical en général.
Vous
êtes chacun sensible à la nature et ses éléments,
la mer et ses mythes pour STRAASHA, la forêt, la neige, le
froid pour NUMENOR. Sont-ce vos sujets de prédilection ?
Voulez-vous passer un message dans vos textes ? Avez-vous d'autres
thèmes à cur ?
-N.Sandoval
: Ces thèmes me sont très chers puisqu'ils reflètent
totalement ma musique et correspondent à mon état
d'esprit. Je ne pense pas aborder d'autres thèmes pour l'instant.
-Lord Barth : Nous sommes d'accord sur ce sujet-là, je me
vois mal parler de choses qui ne me reflètent pas vraiment.
Et puis, le black métal est une sorte de sublimation, généralement
on y aborde des sujets assez mystiques et éthérés,
afin de se détacher du monde physique ; je pourrais donc
aborder d'autres sujets dans STRAASHA, mais toujours avec la même
optique en vue, c'est-à-dire de susciter une réaction
spirituelle.
Bien
qu'étant 2 groupes distincts, vous travaillez ensemble. Qu'avez-vous
en commun et qu'est-ce qui vous diffère ?
N.Sandoval
: On peut dire que nous avons donné vie à ces deux
projets en même temps, partageant certainement la même
motivation. Pourtant, nos deux musiques n'ont absolument rien à
voir. Ainsi, STRAASHA pratique un black épique et rapide,
presque heavy, alliant les passages violents à des mélopées
de guitare acoustique. Pour ma part, je pratique une musique plus
majestueuse et froide, aux churs guerriers et aux mélodies
plus complexes.
Comment
s'est passé l'enregistrement de l'album ? Quelles expériences
et leçons en avez-vous retirées ? Chacun pourrait-il
jouer les morceaux de l'autre ? Un concept album écrit et
réalisé en commun serait-il possible ? Qu'en pensez-vous
?
-N.Sandoval
: Pour ce qui est de l'enregistrement, nous l'avons effectué
lors de la première semaine d'août 2000.Cela a été
une expérience formidable et j'ai hâte de retourner
en studio pour enregistrer le futur album de NUMENOR, qui devrait
voir le jour à l'automne 2003. Je suis capable de jouer les
morceaux de STRAASHA, et un concept album en commun est en projet,
mais sous une autre formation.
-Lord Barth : l'enregistrement a duré plus longtemps que
prévu pour ma partie, puisque l'on a dû résoudre
pas mal de problèmes techniques, des pertes de données
enregistrées, des instruments qui merdaient, et surtout ma
première expérience au chant en studio... bref, ces
retards nous ont empêché d'exploiter nos idées
à cent pour cent, pour les deux groupes. Cet enregistrement
nous a donc finalement appris à être... patients !
A part ces détails fâcheux, le studio a été
une bonne expérience au final, et je la réitérerais
certainement sous l'égide d'Emperor Xaëlis.
Vos
2 mini-albums vont sortir sous la forme d'un digipack. Quel sera
le visuel de la pochette ? Comment allez-vous concevoir le livret
? Quand sera-t-il disponible dans les bacs ?
-Lord
Barth : En réalité, le CD est déjà sorti
; la pochette de STRAASHA est un échantillon d'une peinture
maritime fantastique, quant à NUMENOR, c'est un décor
hivernal et stérile.
Les faces de chaque groupe sont opposées, le tout de façon
cohérente. Ce CD est en vente sur Paris, et dans la chaîne
Gibert musique, ainsi que sur le site de Melancholia (www.melancholia-records.com).
La
promo entraînera obligatoirement la scène. En prévision
des concerts, étant plus des groupes de studio, comment allez-vous
organiser ? Quel sera le line-up de scène ?
-N.Sandoval
: NUMENOR n'est et ne sera pas une formation de scène.
-Lord Barth : Comme je l'ai dit précédemment, j'ai
monté une formation qui peut-être fera des apparitions
scéniques ; mon principal objectif restant toujours la composition
de nouveaux morceaux, je n'ai pas forcément le temps nécessaire
pour répéter en vue de concerts.
Que
pensez-vous de votre label ? Fait-il du bon boulot ? Répond-il
à vos attentes ? Renouvellerez-vous cette expérience
avec lui ?
-N.Sandoval
: C'est un très bon label, très professionnel. Il
privilégie la liberté de l'artiste et assure une bonne
promotion de celui-ci. Je continuerai donc à concrétiser
mes projets musicaux avec ce label.
-Lord Barth : Je suis du même avis. De plus, toutes les personnes
que j'ai rencontrées ne m'ont dit que du bien de ce label,
qu'ils soient artistes impliqués dedans ou bien fans de métal,
et, en insistant souvent sur la qualité des produits du label...
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- Pledge of Spirit
Pour
commencer, pour ceux qui ne connaissent pas encore STRAASHA, ils
doivent savoir que tu es seul à composer et à jouer,
mis à part pour les parties batterie. Peux-tu-nous en dire
plus ?
Effectivement
STRAASHA est mon projet personnel et je m'y suis investi le plus
possible ; je suis guitariste et bassiste à la base, mais
je m'intéresse beaucoup aux instruments dits "classiques".
J'ai juste fait appel à Emperor Xaëlis pour la réalisation
des percussions.
STRAASHA
est pour l'instant un groupe studio, mais tu comptes bientôt
faire du live. Pourquoi ce choix ?
Un
groupe se doit d'évoluer et même si STRAASHA est un
projet solo j'aimerai tenter l'expérience du Live ! avec
les nouvelles compositions qui figureront sur l'album.
Tu
dis avoir des influences allant de ULVER au heavy-metal. Connaissant
bien ULVER, qui est un groupe où chaque album est différent,
il doit être difficile pour toi de faire la part des choses
pour ta composition. Comment t'y prends-tu ?
Tout
simplement mon but n'est pas de copier d'autres groupes, ULVER est
une source d'inspiration parmi d'autres : j'essaye d'avoir mon propre
style.
STRAASHA
propose un album avec 5 chapitres et une fin (définis comme
tels). Peux-tu nous résumer l'histoire de ce " livre
" ?
En
résumé il s'agit de l'épopée fantastique
d'un marin qui, suite à une révélation surnaturelle
sur la mort de son père, s'embarque à la recherche
de l'âme perdue de ce dernier. Durant la préparation
de son périple ainsi que pendant son voyage il rencontre
et fait appel à diverses entités mystiques influençant
sa quête. Il doit également faire face à des
difficultés d'ordre surnaturel, métaphysique, existentiel
Tu
allies passages black, acoustiques, atmosphériques avec voix
chantées, death, black. Ajouté à cela quelques
suppléments sonores. Un amalgame qui fait bon ménage
par sa mise en place et ses ambiances, mais qui demande beaucoup
de travail. Dans quel état d'esprit composes-tu tes morceaux
?
La
grande variété de passages et d'atmosphères
correspond à une grande variété d'états
d'esprit lors de la composition. Toutefois la mélancolie
prime et plane tout au long de ce mini-album, aussi bien sur les
parties acoustiques que les parties électriques.
Tu
as enregistré au Melancholia Studio (tout comme NUMENOR),
comment cela s'est-il passé, et combien de temps t'a-t-il
fallu pour tout mettre en place ?
La
mise en place de tous les éléments a demandé
pas mal de temps. Je suis entré au Melancholia Studio fin
octobre/début novembre et nous avons tout bouclé début
2001, en février il me semble. Nous avons fait de nombreuses
sessions, c'était une très bonne expérience,
j'ai eu à faire à des gens compétents et motivés
et donc l'enregistrement et le mixage se sont bien passés.
Où
penses-tu que STRAASHA se situe dans la scène black metal
?
Je
ne sais pas vraiment comment classer STRAASHA, en tout cas je ne
me sens pas concerné par la régression vers un true
black-metal limité. Je situerai STRAASHA un peu à
part de ce qui peut se faire actuellement en France, dans l'évolution
logique de mon approche personnelle de cette musique.
La
scène black metal française est très underground
par rapport à certaines étrangères. A ton avis,
pourquoi nos groupes ne percent-ils pas autant alors qu'ils proposent
souvent des produits d'aussi bonne qualité musicale ?
La
scène française est certes très développée,
mais pas nécessairement de très bonne qualité
au niveau musical. Même s'il y a des progrès au niveau
du son peu de groupes se démarquent du lot, et il y a également
un véritable problème de structure pour le live et
la diffusion du black-metal.
Si
je te dis QUORTHON, que me réponds-tu ?
Je
n'ai jamais été fan.
Où
comptes-tu mener STRAASHA ?
Pour
le moment je compte me consacrer à la composition et la réalisation
de l'album ainsi qu'à la difficile tâche de monter
ce groupe en Live !
Un
dernier mot où tu as carte blanche !
Je
dédicace cette interview à Rodolphe qui se reconnaîtra.
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